- altissime
-
⇒ALTISSIME, adj.Rare, p. iron. Très grand, très noble. Prince altissime :• Je soupçonne, dit-il, que la jeune sœur des anges n'a jamais vécu que dans l'imagination sèche de l'altissime poète... Dante croyait à la vertu des nombres.A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 186.Étymol. ET HIST. — 1. XIIe s. « (d'un personnage) de rang très élevé » (Psalm., Brit. Mus. Ar. 230 f° 11 v° ds GDF. : Et canterai al nun del seignor altissime); 1508-1517 « id. » (FOSSETIER, Chron. Marg., ms. Brux., 10 510, f° 72 v°, ibid. : Signeur altissime); av. 1564 « très haut » (P. DU VAL, Moralité à six personnages, dans le Th. mystique, p. 142 ds HUG. : De mon seul doy je poyse les abismes Et soustiens tout par efaictz altissimes); 2. repris au XIXe s. av. 1866 « très élevé, très puissant » (Cornemin, cité ds Lar. 19e : Ne donnez point en apanage à des princes altissimes et richissimes les forêts de l'Etat, qui sont le patrimoine des pauvres, [par plaisanterie précise Lar. 19e]); devenu iron.Empr. au lat. altissimus, superlat. de altus (cf. haut), avec sans doute, au XVIe s. influence de l'ital. altissimo, superlat. de alto « haut », attesté dep. 1224 (S. FRANCESCO D'ASSISI, Cantico [composé vers 1224] ds BATT. : Altissimu, omnipotente, bon signore, tue so le laude la gloria e l'onore et onne benedizione. A te solo, altissimo se confano).STAT. — Fréq. abs. litt. :2.BBG. — BÉL. 1957. — LEW. 1960, p. 24.altissime [altisim] adj.ÉTYM. XIIe; usité jusqu'au XVIe; repris XIXe; lat. altissimus, superl. de altus « haut », avec infl. de l'ital. altissimo.❖♦ Littér. Très haut.1 (Souvent iron.). Très noble, très respectable.1 Il ne reste plus que l'Art (…) c'est l'unique refuge pour quelques âmes altissimes condamnées à traîner leur souffrante carcasse dans les charogneux carrefours du monde.Léon Bloy, le Désespéré, p. 31.2 Concret ou par métaphore :2 Le vent s'est enfui quelque part, on ne sait où, erre au fond des immenses déserts, des solitudes altissimes où sont venus l'un après l'autre mourir les échos de ses galops sauvages.Bernanos, Monsieur Ouine, in Œ. roman., Pl., p. 1434.
Encyclopédie Universelle. 2012.